Un vaincu souvent n'a pas d'histoire. Et s'il en a une, elle est écrite à charge. Le vainqueur, puisqu'il a vaincu, était déjà un vainqueur. Le vaincu, puisqu'il a été vaincu, était déjà un vaincu. Le courage heureux est salué. Le courage malheureux, dénié. Lucide, trop lucide sur l'état de la flotte combinée franco-espagnole engagée dans cette immense bataille des mers, il pressentait le désastre. Il a obéi. Napoléon, qui écrivait l'histoire, affirmera le contraire et fera de cet amiral provençal le seul responsable de la défaite. Villeneuve n'aurait pas du obéir...